Un peu d'Amour

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Comments

[yeahman99]

Oui vraiment je pensais que seul H avait des talents d'ecrivain mais non! Definitivement non... Cette histoire est tres zolie!

[SuperZaza]

Les mariages c'est en blanc, les noir c'est pour les enterrement!
Ah bai nan, Anne dit qu'il n'y a que la mariée qui a le droit d'être en blanc :D

[Myrk]

J'espère qu'on pourra s'habiller en noir pour ton mariage quand même avec H, et que tu auras un corset :p

[SuperZaza]

Toulouse n'avait jamais été aussi belle aux yeux de Toto. Celui-ci sourit, sans trop savoir pourquoi, à une vieille dame qu'il croisait. Il leva la tête, rêveur, et observa les nuages... celui-ci ressemblait à une rose. Celui-là à un coeur... Plus vite qu'il ne l'aurait pensé, il se retrouva devant la porte.

Il frappa énergiquement. Des pas se firent entendre, et une jolie voix chanta:
- Qui est là?
- C'est Toto! Répondit celui-ci.
- Je ne connais aucun Toto! Dit la voix.
Il y eut un silence.
- C'est toi, Zaza? Fit Toto.
La porte s'ouvrit soudain:
- Mais oui c'est moi, mon Toto! Je t'ai bien eu.
Il allait protester, mais elle ne lui en laissa pas le temps:
- Entre, dit-elle.
Toto la suivit jusqu'au salon.
- Assieds-toi, fit Zaza.
Il se laissa tomber dans un fauteuil et poussa un soupir d'aise. Zaza vint s'asseoir près de lui.
- Alors, que racontes-tu?
- Euh... rien, rien de bien spécial.
Toto semblait ailleurs. Son amie s'en aperçut et lui demanda s'il allait bien.
- Oui, je vais bien! En fait...
- En fait?
- En fait, j'ai simplement envie de t'embrasser.
Zaza eut un sursaut.
- Me... mais... moi?
- Oui.
Un silence s'ensuivit. Toto comprit qu'il était allé trop loin.
- Excuse-moi, Zaza, je ne sais pas pourquoi j'ai dit ça.
- Tu ne le sais pas?
- Euh... à vrai dire, euh... enfin, je voulais dire que...
- Est-ce que tu étais sérieux? Le coupa Zaza.
Il hésita.
- Je suppose que non. J'ai sûrement dit ceci sans réfléchir. Je suis désolé.
- Toto...
- Je suis désolé, oublie-ça.
- Toto, embrasse-moi...
Cette fois-ci, ce fut lui qui sursauta. Après un moment, sans mot dire, il approcha ses lèvres de celles de Zaza. Puis, dans le silence de cette maison tranquille, au milieu d'une journée comme les autres, ils s'embrassèrent pour la première fois.
Puis Toto approcha sa bouche de l'oreille de son amie et chuchota quelque chose d'imperceptible. Soudain, une larme coula sur la joue de Zaza.
- Moi aussi, je t'aime, dit-elle.
- Ça y est... cela fait déjà un an... cela fait une année, une année que la foudre m'a frappé... cela fait un an que nous nous sommes rencontrés. Et je n'ai jamais eu d'autre amour que le tiens.
- Voyons... tu vas me faire rougir, murmura Zaza.
- Pourquoi? S'écria-t-il. Tu es la personne la plus gentille que je n'ai jamais connue! La plus gentille de tout Toulouse! Les gens ne t'arrivent pas à la cheville.
- Mais et toi, tu es si beau...
- Cela n'est rien à côté de toi. Lorsque je t'embrasse, j'ai l'impression que je m'envole. Quand je te quitte, j'ai l'impression que mon coeur se fait piétiner par un féroce hamster, ou transpercer par mille lances empoisonnées.
- Mais toi aussi, Toto, tu as beaucoup de qualités...
- Embrassons-nous encore... souffla Toto.
Ils s'embrassèrent donc. Au loin, on entendait ''Everything I Do'' de Bryan Adams. D'où cela venait-il? Quelle importance, du moment que c'était là. Bientôt, la musique, l'amour, les entraînèrent dans un tourbillon sans fin. Il n'y avait plus de plafond, plus de mur. Toulouse était loin. Ils virent passer un chêne, au dessous d'eux. Puis deux. Maintenant, ils étaient sur la mer. Ils frissonnèrent... était-ce le vent qui s'était levé et qui faisait frémir un peu leur peau? Quelques nuages voilèrent le ciel. A mesure que les notes s'envolaient, la musique devenait de plus en plus belle, et le ciel de plus en plus gris. On se serait cru dans un tableau de Picaso. Des larmes de joie dans la voix, la musique jouait. Quelques gouttelettes de pluie vinrent alors troubler cet océan, tels des pizzicatos que le vent sifflant emportait au loin avant de les renvoyer à la figure des amoureux. Après quelques instants les gouttes grossirent, s'écrasant lourdement sur la surface de l'eau. Zaza, que la folie saisissait, se voyait jouer au milieu des éclairs... Plus la musique jouait plus le temps s'agitait, plus le ciel s'assombrissait, plus les vagues grandissaient, se brisant bientôt contre leurs pieds dans une explosion d'écume crépitante, poussées par des bourrasques assassines... leur baiser dansait sur cet air tourmenté, cet océan symphonique, cet opéra dramatique, les vagues étaient à présent immenses et la pluie tranchait le ciel plus sombre que la plus noire des nuits, c'était affreusement grand et terriblement beau, si beau que ça faisait mal, la musique hurlait sa douleur, de plus en plus fort, les notes tourbillonnaient, le vent devenait tornade, les vagues devenaient rouleaux, les amants tournoyaient, autour de leurs bouches, autour de leurs mains... et tout s'arrêta soudain.
- Zaza...
- Oui?...
- Zaza... veux-tu m'épouser?...
- Oui... fit-elle doucement.
Ils discutèrent toute la nuit. Ils parlaient de tout, de rien.
- Tu sais, c'est drôle, dit Zaza, car hier matin, Tutu a tenté de me séduire.
- Non, c'est vrai?
- Oui, et comme je lui disais que c'était toi, l'amour de ma vie, il m'a répondu que je perdais mon temps et que je serais bien plus heureuse avec lui.
- Ça ne m'étonne pas de lui, il a toujours essayé de gâcher ma vie privée.
- Heureusement je lui ai dit ceci: ''Le jour où tu seras un tant soit peu civilisé, mon petit bonhomme, tu apprendras que mon Toto est plus tendre que n'importe qui. Et tu ne lui arrives pas à la cheville.''

Ils s'embrassèrent pendant des heures. Des jours. Des années. Si d'aventure vous ne croyez plus à l'amour, sachez qu'en ce moment même ils s'embrassent quelque part.